PÉNINSULE DE VALDÈS : L’ARCHE DE NOÉ ?
Publié le 30/04/2014
La Péninsule de Valdès est un petit bout de terre fascinant. On peut y voir des baleines depuis la plage et même des orques qui ont adopté une technique de chasse inédite !
On va Voir les Orques !
Cette réserve naturelle inscrite au Patrimoine Mondiale de l’Unesco est unique en Amérique du Sud, et même dans le monde.
La péninsule de Valdès a une situation climatique particulière : elle est abritée des pluies par la cordillère des Andes et couvre 400 km de littoral ce qui lui permet d’attirer une quantité inhabituelle d’espèces animales.
C’est en effet un site d’importance mondiale pour la préservation des mammifères marins. Il héberge d’importantes populations reproductrices de baleines menacées. Du mois de juin au mois de décembre, ces dernières viennent dans la région pour s’accoupler et mettre bas. On peut ainsi les apercevoir depuis la plage de Puerto Pyramides. Même pas besoin de monter dans un bateau, vous imaginez ?
Moi je suis allée à la Peninsula de Valdès au mois de mars donc pour les baleines c’était loupé. Par contre j’y suis allée avec une autre idée en tête : aller voir les orques… Ces derniers sont en effet visibles depuis la côte car ils ont développé une stratégie de chasse unique en son genre, afin de s’adapter aux conditions côtières locales. Ils s’échouent littéralement sur la plage, fonçant sur les bébés otaries faisant leurs premiers pas dans l’eau afin de les manger. C’est le seul endroit au monde où l’on peut assister à ce phénomène. Il faut se rendre sur la côte de Punta Norte entre le mois de février et d’avril.
J’y suis allée pleine d’espérance, je n’avais aucune pitié pour les bébés otaries qui faisaient leur premier pas, je me disais « tiens, celui qui nage là-bas serait parfait pour que mon orque chéri mange ! », ma pote Catherine appelait Willy la voix tremblotante. On est restées 1h30 à l’attendre, mais on ne l’a pas vu… En même temps, c’est l’animal le plus difficile à apercevoir. Ma frustration ne fût que plus grande quand j’ai appris qu’un orque avait montré le bout de son nez la veille sur une autre plage où les touristes peuvent descendre pour s’approcher des lions de mer. D’habitude les orques n’y vont jamais, sinon l’accès à la plage ne serait pas autorisé pour des raisons évidentes de sécurité…
Une otarie ! Euh non un phoque !!
C’est vrai que ces animaux se ressemblent. Mais ils sont sont quand même carrément différents. Le saviez-vous ?
Le phoque se déplace en rampant péniblement sur le sol. Ses oreilles et son sexe sont internes, et heureusement car il peut peser jusqu’à trois tonnes. Déplacer ses trois tonnes de graisse aurait pu être une vraie torture pour ce pauvre animal… Il passe la plupart de son existence sous l’eau et fait partie de la famille des phocidés, tout comme l’éléphant de mer.
L’otarie, quant à elle, a des oreilles externes visibles et ses nageoires lui permettent de plus ou moins marcher. Elle paraît beaucoup plus vive et agile sur terre que le phoque. L’otarie fait partie de la famille des otariidées tout comme le lion de mer. Il paraît que ce serait des ancêtres des ours et franchement en voyant les bébés otaries, on n’a aucun mal à l’imaginer…
Pourquoi je vous raconte tout ça ? Tout simplement parce que pendant que j’attendais l’orque qui n’est jamais venu, j’ai eu le temps d’observer lions et éléphants de mer. Et bien oui ! Si les orques viennent s’échouer sur la plage en quête de nourriture, ça veut dire qu’il y a du monde à manger … Il y avait une colonie de lions de mer car les bébés venaient juste de naitre et prenaient le soleil. Les éléphants de mer, eux, étaient en pleine mue. Ils changeaient de pelage pour pouvoir repartir dans les eaux glacées et ne pas ressentir le froid. C’est pour cette raison aussi qu’ils ne bougeaient presque pas afin d’économiser leur énergie car ils restent sur la plage entre un et deux mois.
Ma frustration de l’orque ne dura donc pas très longtemps… Je n’en croyais pas mes yeux, tellement d’animaux sont visibles dans leur habitat naturel. C’est magique ! Vraiment, la Péninsule de Valdès est l’étape incontournable du voyage en Patagonie.
La Péninsule de Valdès : des animaux partout
Sur les côtes, la faune marine est variée et abondante. Mais sur terre vous ne serez pas en reste : on peut aussi apercevoir des pingouins, des guanacos et autres espèces endémiques.
Le guanaco est un lama sauvage présent dans l’ensemble de la cordillère des Andes. Vous ne pouvez pas le manquer lors de longs trajets sur la route qui mène vers la Patagonie.
J’ai été aussi surprise de voir des émus. Je pensais qu’ils se trouvaient que dans les pays chauds. Encore une idée reçue… Et j’ai eu le loisir d’observer deux espèces animales qui n’existe qu’en Argentine : le maraet le pitchi. Le mara ressemble à un lapin croisé avec un bébé antilope alors que le pitchi est une espèce de petit tatou tellement moche qu’il en devient mignon. Bizarre, bizarre…
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Si vous décidez de dormir à Puerto Madryn, je vous conseille l’auberge La Tosca. L’accueil est incroyable et le personnel a toujours le sourire. Les chambres sont propres et les draps sentent bons. C’est un détail je sais, mais quand on voyage depuis plusieurs jours, c’est un vrai bonheur…
Puerto Madryn est une ville poussiéreuse sans aucun intérêt, mais c’est le point d’accès vers la Péninsule de Valdès. C’est d’ailleurs marrant de voir tous ces os ou fanons de baleines dans les jardins des habitants. On se dit qu’il y a vraiment beaucoup de baleines dans le coin…
Faire un tour organisé pour se rendre à la Péninsule de Valdès ou bien y aller en solo ? Moi j’ai fait un tour organisé par mon auberge de jeunesse et j’étais ravie. Ma guide était géniale et j’ai notamment appris la différence entre les otaries et les phoques grâce à elle. Mais il est tout à fait possible de faire la visite seul. Les routes ne sont pas goudronnées mais elles sont facilement praticables et il n’y a pas besoin de 4×4 pour s’y rendre. L’entrée au parc national est de 130 pesos.
Pour résumer, je suis partie à la Péninsule de Valdès surtout pour voir des orques, je n’en ai vu aucun, mais j’ai vu tellement d’autres animaux que je suis ravie de mon voyage. Et puis, à vous de me croire ou non, mais j’ai vu un puma ! Pendant mon retour vers Buenos Aires en bus, j’étais installée à l’étage du bus au premier rang, donc j’avais une vue à 180° sur la route. Et à la nuit tombée, j’ai vu un gros animal traverser la route lentement avec une démarche féline, mais c’était définitivement bien plus gros qu’un chat. Je sais qu’il y a des pumas en Patagonie mais qu’ils se montrent plutôt discrets car ils ne chassent qu’à la tombée de la nuit ou au lever du jour.
Je n’ai pas vu d’orques mais j’ai vu un puma ! Na !!!!
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